Edouard Michael
Oeuvres pour orchestre :
– Nocturne pour flûte solo et orchestre qui peut également être pour ondes Martenot solo et orchestre (prix Lili Boulanger). 6’30 (E. Transatlantique)
– Kamaal conte féérique pour récitant et orchestre. 40′ (E. Transatlantique)
– Rhapsodie Concertante pour violon et orchestre (sorte de petit concerto assez dramatique). 14′ (E. Choudens)
– Fata Morgana poème syphonique pour orchestre. 8’30 (E. Ricordi)
– Le Jardin de Tinajatama pour orchestre. 10′ (E. Ricordi)
– Elégie pour orchestre 5’30 (E. Ricordi)
– Le Festin des Dieux pour orchestre. 6′ (E. Choudens)
– Trois Tableaux pour orchestre. 11’30 (E. Transatlantique)
– Le Rêve d’Himalec pour orchestre. 13′ – 1946 (E. Transatlantique)
– Les Dyonisies Scherzo pour orchestre. 12’30 (non édité)
– Au Seuil de Persépolis pour orchestre. 6′ – 1962 (non édité)
– La Légende de Gam pong pour récitant et orchestre 28′ (non édité)
Nocturne pour flûte solo et orchestre qui peut également être pour ondes Martenot solo et orchestre (prix Lili Boulanger) 6’30 -(E. Transatlantique)
Flute solo ou Ondes Martenot, 2 Clarinettes en Si bémol, 2 Bassons, 2 Cors en fa, Trombone ténor, Triangle, Glockenspiel à marteau, Célesta, HarpeCordes : trois sections de Violons au lieu des deux habituelles, Altos, Violoncelles, Contrebasses.
Nadia Boulanger écrivait au compositeur en 1957 :
“My Dear Michael, You can’t imagine how happy I am to have heard this moving and beautiful Nocturne. So true and refined in the best sense of the word. Regret to say it so hastily — am really overworked — but, you hear, and so you will know how really I feel happy. Have always known you are “a musician” but here is a new aspect of your personality. The orchestra sounds so well ; and it reminds me a score of you I cannot locate in my memory. In the sadness of not seing you is the joy also to see a new turn, I do hope, of your life — the first steps are the hardest. If Mr Barraud has heard the Nocturne, he must have been pleased to have shown his confidence in the Mass. I really congratulate you and am really not surprised but very happy ; and with my wishes, I send the wish very strong to see you soon. As ever, Nadia Boulanger. 15 Dec 1957.”
« Mon cher Michaël, vous ne pouvez imaginer combien je suis heureuse d’avoir entendu ce beau et émouvant Nocturne. Si vrai et raffiné dans le meilleur sens du terme. Désolée de l’exprimer si hâtivement — suis réellement débordée — mais, vous entendez, et donc vous saurez combien je suis réellement heureuse.J’ai toujours su que vous étiez « un musicien », mais ici se révèle un nouvel aspect de votre personnalité. L’orchestre sonne tellement bien, et cela me rappelle une autre partition de vous que je n’arrive pas à identifier dans ma mémoire. Dans la tristesse de ne pas vous voir il y a aussi la joie de voir un nouveau tournant, je l’espère bien, dans votre vie — les premier pas sont les plus durs. Si Mr Barraud a entendu le Nocturne, il a du être heureux d’avoir montré sa confiance dans la Messe.Je vous félicite vraiment et suis réellement, non pas surprise, mais heureuse ; et avec tous mes souhaits, j’exprime fortement celui de vous voir bientôt. Comme toujours, Nadia Boulanger, 15 déc 1957″
Dans une présentation générale du compositeur et de ses oeuvres parue en 1963, la Revue Musique décrivait brièvement le Nocturne en ces termes :
« Créée sur la chaine nationale sous la direction de Raymond Chevreux, le 17 décembre 1957, cette oeuvre de caractère exotique est écrite dans un mode oriental et se développe librement dans le caractère d’une rhapsodie. »
Cette oeuvre a été jouée à de nombreuses reprises depuis 1959. A Paris, à Lyon, à Bruxelles, entre 1959 et 1961, orchestre dirigé par Raymond Chevreux, à Lille en 1960 et 1968, orchestre de Lille dirigé par Victor Clovez, en 1969, à Nice, orchestre dirigé par Paul Mule.
Kamaal – Conte féérique pour récitant et orchestre 40′ – (Editions Transatlantique)
Grande Flûte, Petite Flûte et 2ème Grande Flûte, 1 Hautbois, 1 Cor anglais et 2ème Hautbois, 2 Clarinettes en Si bémol, 1 Basson, 1 Contrebasson et 2ème Basson, 2 Cors en Fa, 2 Trompettes en Do, 2 Trombones ténors, 3 Timbales.Percussion (3 exécutants) : Grande Cymbale Grave Suspendue, Triangle, Grandes Cymbales (2 plat.) avec baguette de Timb. douce, Grand Tam-Tam Grave, Castagnettes, Tambour de basque, Vibraphone. Glockenspiel à ClavierPiano, Célesta, harpe, Cordes (minimum 12 Violons I, 12 violons II, 8 Altos, 8 Violoncelles, 6 Contrebasses.) – Récitant
Edouard Michaël vient de terminer l’écriture de sa Messe pour choeurs mixtes, deux orchestres à cordes, harpe, célesta, glockenspiel et percussions lorsqu’il compose Kamaal, conte féérique pour récitant et orchestre. Il est alors âgé de trente-quatre ans. Il en a écrit lui-même le texte qui illustre de façon symbolique les péripéties d’une quête intérieure :
Un jeune garçon, Kamaal, perdu dans une forêt enchantée, découvre une ville d’une indicible beauté, nommée la « Cité de Lumière ». Mais avant d’être autorisé à y entrer, l’enfant doit prouver qu’il en est digne. Il lui faut trouver une fleur mystérieuse et extraordinaire, appelée « la Fleur d’Immortalité », recherche qui entraîne Kamaal dans un voyage étrange, difficile et hasardeux.Après bien des épreuves, le jeune garçon réussit enfin, il découvre la Fleur et acquiert ainsi le droit de pénétrer et de vivre dans la Cité de Lumière. L’oeuvre, qui dure environ quarante minutes, est destinée aux adultes aussi bien qu’aux enfants.
A part le français, le texte a été rédigé en trois autres langues : anglais, allemand et italien.
Passionné par l’orchestre, Edouard Michaël sait tirer de certains instruments tels le célesta, la harpe, le piano, le vibraphone, etc. des couleurs orchestrales inhabituelles propres à créer une atmosphère poétique et à soutenir l’intensité de l’histoire. La musique est essentiellement modale ; on y trouve une grande utilisation de quintes et de quartes consécutives, considérées en Inde et dans l’ancienne Grèce comme des intervalles sacrés.
La première audition publique en 1958 à Paris, dirigée par l’auteur, remporta un grand succès ainsi qu’en témoigne la critique suivante publiée dans la revue Musique :
“Le mot révélation, si souvent galvaudé, reprend toute sa vérité et sa pureté en écoutant les oeuvres d’Edouard Michaël dont la “présence” musicale est indiscutable.Cet artiste sympathique a dû méditer la phrase de Platon : “Dans l’Art, il faut que l’artiste ait toujours présent l’idéal du Beau.”La presse parisienne avait déjà parlé en excellents termes de ce compositeur dont la Messe, jouée à la radio, avait obtenu les chaleureuses approbations des mélomanes à l’écoute. Cette année, M. Michaël a donné, devant un public nombreux et enthousiaste Kamaal, conte féérique. Oeuvre très attachante, pleine de trouvailles personnelles ; l’auteur a su créer une habile et subtile atmosphère d’intense poésie. Page écrite avec son coeur et qui touche le coeur de l’auditeur. Il faut suivre avec attention la carrière de M. Michaël qui vient de recevoir en Amérique le prix Lili Boulanger : elle réserve certainement de très heureuses surprises.”
L’oeuvre a été à nouveau exécutée en 1961 par l’orchestre de Radio-Strasbourg et diffusée sur les ondes de France-Musique. Cette même exécution a été rediffusée en 1987 dans l’émission « Avis de Recherches ».
Rhapsodie Concertante pour violon et orchestre (sorte de petit concerto dramatique) 14′ – (E. Choudens)
Grande Flûte, Petite Flûte et 2ème Grande Flûte, 2 Hautbois, 2 Clarinette en Si bémol, 2 Bassons, 2 Cors en fa, 2 Trompettes en Ut, 2 Trombones ténors, Tuba, Timbales.Percussion (3 exécutants) : Grand Tam Tam grave, Cymbales, Triangle, Xylophone, Glockenspiel à marteaux, Tambour de basque, Tambour militaire, Grosse Caisse, GongCélesta, Harpe, Cordes.
Sur la partition, de la main du compositeur, un texte exprimant ses sentiments durant la création de l’oeuvre :
« Des brumes de l’inconnu je me suis éveillé pour me trouver dans cette existence.On a approché une tasse de mes lèves et une voix m’a commandé de boire.J’ai bu sans comprendre à la tasse d’amertume de cette vie, jusqu’à ce que mon âme angoissée lance un cri vers l’Infini. « Mais bois encore » insista la voix, il faut boire jusqu’au fond, car au fond est la délivrance, et le retour vers l’Infini pour retrouver la Paix. »
A l’écoute de l’oeuvre, un ami du compositeur Hugo Stern (pianiste) lui écrivit en 1968 : »I’ve been playing this work again and again. I can’t recollect having ever been so moved by a modern work. It has majesty and greatness. This I firmly belive. Do you think you can write out for me the words, in French as you have written them, which give your version of the content of the work. I would be grateful for this. I want to ponder over the words.To me it is elegiac, yes, but it is also thriumphant, contains the vital essence of man’s invincible spirit. I do congratulate you on this work for violin and orchestra. «
Outre des exécutions privées dans lesquelles le compositeur jouait la partie du violon solo, l’oeuvre a été jouée en 1967 par l’Orchestre de Lille dirigé par Raymond Chevreux.
Fata Morgana
Poème symphonique pour orchestre 8′ – (Editions Ricordi)
Grande Flûte, Piccolo et 2ème Grande Flûte, 2 Hautbois, 2 Clarinettes en Si bémol, 2 Bassons, 4 Cors en Fa, 2 Trompettes en Ut, 2 Trombones Ténors, Tuba, Timbales.Percussions (2 exécutants) : Grand Tam-Tam grave, Cymbales, Glockenspiel à marteau, Grosse Caisse, Triangle, Tambour de basque. Célesta, Harpe, Cordes.
Sur la partition, de la main du compositeur : « Fata Morgana évoque la mystérieuse monotonie des vastes espaces et des sables sans fin, au centre desquels s’élève un mirage ; mais c’est aussi le symbole de l’illusion. »
L’oeuvre a été exécutée une première fois le 28 mai 1961 par l’orchestre Symphonique de Lille sous la direction de Victor Clovez. Une seconde exécution eut lieu à Liège, à nouveau dirigée par Victor Clovez. Et une troisième en 1962 à Lyon, dirigée par Raymond Chevreux.
Le Jardin de Tinajatama
Poème chorégraphique pour orchestre – 10′ -(Editions Ricordi)
Cinq danses exotiques :
1 – Danse contemplative pour le coucher du soleil
2 – Danse des Porteuses d’Eau
3 – Pavane du cercle d’Eternité
4 – Menuet de la Fontaine de Contentement
5 – Danse rituelle pour une Fête Sacrée
2 Flûtes, 1 Hautbois, 2 Clarinettes en la, 2 Bassons, 2 Cors en Fa.Percussions (3 exécutants) : Tambour de basque (Tambourine), Cymbales, Tambour militaire, Triangle, Tam-Tam grave, Glockenspiel à marteau. Célesta, Harpe, Cordes.
Conte d’Edouard Michaël :
Il était une fois, dans une mystérieuse cité d’Orient, un Maharadjah puissant et riche nommé Tinajatama. Bien que le ciel l’eût béni d’un fils, le beau Sundaram, il était plongé dans l’affliction, car un mauvais génie avait ensorcelé le Prince et emporté son âme merveilleuse dans le Monde des Esprits.
(Premier Mouvement) Chaque soir, au crépuscule, le Maharadjah, la Maharâni et leur suite se rendaient tristement dans le jardin où, sur un autel, reposait le corps endormi du Prince.
(Deuxième Mouvement) Magiciens et magiciennes étaient accourus des quatre coins de la Terre pour tenter d’éveiller Sundaram ; en vain.Mais un jour arriva une princesse, Tedjlah qui, en plus de sa beauté, était douée d’une double vue et de pouvoirs magiques. Elle dit que le seul moyen d’éveiller le Prince était qu’elle se rendit elle-même dans le Monde des Esprits et charmât le mauvais génie.
(Troisième Mouvement) Le Monde des Esprits, où le beau Prince Sundaram, ainsi que de nombreux autres princes et princesses étaient prisonniers pour l’Eternité.
(Quatrième Mouvement) Déployant tout son charme et toute sa séduction, Tedjlah dansa un menuet devant le génie jusqu’à ce qu’il tombât dans un sommeil hypnotique.
(Cinquième Mouvement) Immédiatement, tous les esprits se trouvèrent libérés de leurs liens et s’éveillèrent. Et ce fut avec de grandes festivités et réjouissances que l’on célébra les noces de la belle Tedjlah et du beau Prince Sundaram.
Puisse la bénédiction de tous les Dieux être sur eux à jamais…..
L’oeuvre a été exécutée une première fois en 1960 par l’orchestre Symphonique de Lille sous la direction de Victor Clovez. Plusieurs autres exécutions ont eu lieu à Lyon, à Bruxelles et à Nice ainsi qu’en Allemagne (Baden-Baden 1964)
Elégie (à une âme exilée) 5’30 – (Editions Ricordi)
2 Flûtes, 1 Hautbois, 2 Clarinettes en Si bémol, 1 Bassons, 2 Cors en Fa, 1 Trompette en Ut, 1 Trombone Ténor,Timbales.Percussions (2 exécutants) : Triangle, Cymbales, Tambour de basque (Tambourine), Tam-tam, Glockenspiel, Vibraphone. Célesta, Harpe, Cordes.
L’oeuvre a été exécutée une première fois en 1959 par l’orchestre Symphonique de Lille sous la direction de Victor Clovez. Une seconde exécution eut lieu à Lyon et une troisième à Bruxelles, toujours dirigé par Victor Clovez.
A l’occasion d’un concert de musique de chambre inscrivant au programme la réduction pour Ondes Martenot (ou Hautbois) et piano de l’Elégie ainsi que d’autres oeuvres du compositeur, le journaliste Jean Hamon écrivit le compte rendu suivant :
“… Je voudrais dire un mot aussi d’un jeune compositeur d’origine orientale par sa mère : Monsieur Edouard Michaël.Celui-ci n’a guère plus de 35 ans, et j’entendais sa musique de chambre pour la première fois.
Nous étions là, peut-être une centaine, qui avons eu la révélation d’un musicien !
Il y a là un essai remarquable d’intégration des gammes orientales dans la musique d’Occident, avec tout ce que cela peut amener de souplesse, de couleur et d’expression nouvelle ; mais au delà de ce qui pouvait n’être rien qu’un exotisme roublard, M. Michaël traduit les mouvements profonds d’une âme particulièrement tendue vers les hauteurs de la méditation philosophique et religieuse, d’une âme en quête de pureté, d’infinie tendresse et de paix vivante.
Cela n’exclut ni la mélancolie ni même le désespoir de la créature en lutte pour son idéal et souffrant de ses échecs, implorant Dieu de lui venir en aide et se confiant doucement à lui, gonflée d’espoir.
Il y a dans l’Elégie et la Prière pour Ondes Martenot et les Trois rituels pour deux ondes et tambourin” ou le Lento du Trio pour violon, alto et violoncelle, des inspirations qui vous saisissent violemment, de cette émotion particulière dont on sait qu’elle vous révèle de la beauté.
Il y a de jeunes instrumentistes et d’autres, illustres, qui cherchent pour leur répertoire des oeuvres de qualité : ils trouveront mieux que cela chez Edouard Michaël. A quand un concert public où chacun pourra juger ?”
Le Festin des Dieux pour orchestre 6′ – (E. Choudens)
Cette oeuvre est entièrement construite sur des modes et des rythmes derviches.
Grande Flûte, Petite Flûte et 2ème Grande Flûte, 2 Hautbois, 2 Clarinettes en Si bémol, 2 Bassons, 4 Cors en Fa, 2 Trompettes en Ut, 2 Trombones ténors, 1 Tuba, Timbales,Percussions (3 exécutants) : Glockenspiel à marteau, Cymbales, Triangle, Grand Tam-Tam grave, Grosse Caisse, Tambour de basque.Harpe, Piano, Cordes.
L’oeuvre a été éxécutée une première fois en 1959, par l’Orchestre de Lille dirigé par Victor Clovez, une seconde fois à Lyon l’année suivante et une troisième fois à Bruxelles, toujours dirigé par Victor Clovez.
Trois Tableaux pour orchestre 11’30 – (E. Transatlantique)
Trois mouvements :
I – Le conteur (une histoire fatidique)
II – Cortège (ceux pour qui le temps est éternité)
III – Rite profane (le destin, un cheval et un nuage de sable).
Grande Flûte, Petite Flûte et 2ème Grande Flûte, 2 Hautbois, 2 Clarinettes en La et Si bémol, 2 Bassons, 4 Cors en Fa, 2 Trompettes en Ut, 2 Trombones ténors, Trombone basse, Timbales,Percussions (3 exécutants) : Triangle, Cymbales, Grand Tam-Tam Grave, Glockenspiel à marteau, Tambour de basque, Tambour militaire, Grosse Caisse.Célesta, Harpe, Cordes.
Il s’agit de trois portraits tirés des souvenirs du compositeur dont toute la jeunesse se déroula dans différentes parties du Moyen-Orient. Le mystérieux pittoresque de la vie, le lent déroulement du temps, la poésie et les parfums, les espaces majestueux et les déserts, tout cela et bien d’autres choses encore ont laissé une profonde empreinte en lui et ont influencé sa musique.
Chaque mouvement des Trois Tableaux représente la description d’un événement pittoresque dans un cadre coloré.
1) « Le conteur » Un personnage haut en couleur et respecté qui se rend de village en village. Son arrivée qui rompt la monotonie des jours est célébrée avec beaucoup de liesse. Chacun va pouvoir entendre de merveilleuses histoires et des légendes d’une grande poésie. La narration de certaines peut durer toute une nuit.Le premier mouvement est l’une de ces légendes qui demeurent dans la mémoire du compositeur et qu’il a mise en musique.
2) « Cortège » décrit la procession de la vie. En ces lieux, elle se déroule lentement. Extrêmement pittoresque, elle comprend toutes sortes d’acteurs, des humains aux animaux. A la tombée du jour, au crépuscule, tous se rendent à la rivière pour étancher leur soif et rafraîchir leur corps.
3) « Rite profane » dépeint une fête rituelle durant laquelle se déroulent d’étranges rites magiques. Il est dit qu’en de telles occasions, le Destin se manifeste et peut même être aperçu, monté sur un fier coursier, galopant sauvagement à travers les dunes de sable.
L’ensemble de l’oeuvre est de caractère modal, utilisant des gammes exotiques, avec de riches couleurs orchestrales.
L’oeuvre a été exécutée en 1962 par l’Orchestre de Lille dirigé par Raymond Chevreux, et diffusé par Radio-Lyon.
Le Rêve d’Himalec Evocation pour orchestre 13′ – (E. Transatlantique)
Grande Flûte, Petite flûte et 2ème Grande Flûte, 2 Hautbois, 2 Clarinettes en Si bémol,2 Bassons, 2 Cors en Fa, 2 Trompettes en Ut, 2 trombones Ténors, Timbales,Percussions (2exécutants) : Grand Tam-Tam Grave, Cymbales, Triangle, Vibraphone,Glockenspiel à marteau, Grosse Caisse.Célesta, Harpe, Piano, Cordes
Sur la partition, de la main du compositeur :Très loin, dans un lieu situé en Orient, un sage nommé Himalec est assis dans l’attitude du Bouddha.Ses yeux profonds regardent droits devant eux, mais insensibles au monde du dehors, leur vision est dirigée vers l’intérieur, en intense contemplation.
Une foule s’assemble autour du sage et, intriguée, lui demande ce qu’il voit.Himalec tourne vers ces gens un regard plein de pitié et répond :
« Je vois un jardin d’une inimaginable beauté, là vécurent des êtres doués d’intelligence, auxquels rien ne manquait. Ils étaient heureux et les murs du jardin les protégeaient contre tout danger. Un jour, la curiosité les prit de savoir ce qu’il y avait hors de cet Eden, et ils en sortirent. Il leur eût été facile d’y revenir. Mais ils n’en firent rien. Ils s’aventurèrent au loin et se perdirent dans le désert, où ils furent la proie de toutes sortes de bêtes étranges et de phénomènes terrifiants. Désormais, absorbés par leurs luttes perpétuelles, ils oublièrent peu à peu leur beau jardin, et même la plus petite trace de son souvenir finit par s’effacer de leur mémoire.Ils continuèrent à vivre dans la peur et dans la haine et ils en vinrent à se battre les uns contre les autres. Jusqu’à ce qu’un jour, l’un d’eux, peut-être parce qu’il avait souffert plus que les autres, se souvint soudain du jardin et du chemin qui y ramenait.
Alors il commença de lutter à contre-courant, tâchant, au prix de terribles efforts, de revenir à son lieu d’origine.Et il emmena avec lui ceux qui y croyaient. »
L’oeuvre a été jouée en 1964 par l’Orchestre de Lille dirigé par Victor Clovez.
Les Dyonisies Scherzo pour orchestre 12’30 – (non édité)
Grande Flûte, Piccolo et 2ème Grande Flûte, 2 Hautbois, 2 Clarinettes, 2 Bassons,4 Cors en Fa, 3 Trompettes en Ut, 2 Trombones ténors, Trombone basse, Timbales.Percussions (2 exécutants) : Cymbales, Triangle, Glockenspiel, Xylophone, Grosse Caisse, Tambour militaire, Grand Tam Tam grave. Célesta, Harpe, Cordes.
Sur la partition, de la main du compositeur : Fêtes de Dyonisos, Dieu de l’ivresse, de l’inspiration, de l’enthousiasme sacré. Fils d’un dieu et d’une mortelle, tué et découpé en morceaux par les Titans, il descendit chez les morts chercher sa mère humaine et ressuscita, prenant naissance de Déméter, la Grande Déesse. (Londres 1942- remanié Madras 1974). L’oeuvre a remporté un concours à Londres en 1942 et fut joué à l’Albert Hall par le Philharmonic Orchestra sous la direction de John Hollingsworth.
Au Seuil de Persépolis Evocation biblique pour orchestre 6′ – (non édité)
Grande Flûte, Piccolo et 2ème Grande Flûte, 2 Hautbois, 2 Clarinettes en Si bémol,
2 Bassons, 3 Cors en Fa, 3 Trompettes en Ut, 2 Trombones Ténors, Timbales,Percussions (2 exécutants) : Glockenspiel à marteau, Cymbales, Grand Tam-Tam Grave, Grosse Caisse, Triangle, Tambour de Basque, Harpe, Piano, Cordes.
La Légende de Gam Pong pour récitant et orchestre – Texte et musique d’Edouard Michaël – (français et anglais) 28′ – (non édité)
Grande Flûte, Piccolo et 2ème Grande Flûte, 2 Hautbois, 2 Clarinettes en Si bémol, 2 Bassons,4 Cors en Fa, 3 Trompettes en Ut, 2 Trombones ténors, Trombone basse, Tuba, Timbales.Percussions (2 exécutants) : Triangle, Glockenspiel à marteau, Grand Tam Tam grave, Grosse Caisse, Tambour de basque, Petit Gong, Moyen Gong, Grand Gong.Célesta, Harpe, Cordes.
Sur la partition de la main du compositeur :
« Cette oeuvre est écrite avant tout pour les enfants. M’inspirant de l’alternance choeur et récitation dans la tragédie grecque, j’ai volontairement fait alterner en général texte et musique, pour rendre l’audition plus claire pour les enfants et ne pas leur imposer un effort de division d’attention. Certains thèmes musicaux sont délibérément répétés avec des variations d’harmonies pour que les enfants se familiarisent facilement avec la musique. Le nom de la cité, des personnages et des lieux ainsi que l’histoire elle-même sont de mon invention.
Je souhaite que ce conte aussi bien que la musique puissent être une inspiration pour les jeunes (et même pour les adultes), et éveillent en eux des sentiments de courage spirituel et d’élévation au delà du tangible. »
La musique est essentiellement modale, d’un caractère à la fois exotique et mystérieux; l’atmosphère créée évoque un monde étrangement féerique et mystique ; l’orchestration est extrêmement colorée.
L’oeuvre se termine sur une note plutôt héroïque car, même si le jeune héros se sacrifie en acceptant de disparaître dans l’inconnu, il a néanmoins triomphé. »
L’histoire est celle d’un jeune berger Tsiung Kio qui vivait dans une cité nommée Gam Pong. La lampe sacrée dont dépendait la vie même de cette cité est volée par des démons. Tsiung Kio va devoir surmonter de dures épreuves et montrer un courage exceptionnel avant de pouvoir récupérer cette précieuse lampe indispensable à la vie des habitants de Gam Pong. Il réussira dans son entreprise mais devra, comme il s’y était engagé, en payer le prix en quittant la cité pour disparaître dans l’inconnu.